EUROPEAN ARMENIAN FEDERATION
for Justice and Democracy
Avenue de la Renaissance 10
B-1000 Bruxelles
Tel/ Fax: +32 2 732 70 27/26
Website :Eafjd
--------------------------------------------------------------------------------
COMMUNIQUE DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Mercredi 8 octobre 2008
Contact : Varténie ECHO
Tel. / Fax. : +32 (0) 2 732 70 27
[b]ENTREVUE ENTRE HILDA TCHOBOIAN ET PETER SEMNEBY[/b]
L'envoyé spécial de l'UE dans le Sud-Caucase et la représentante des communautés arméniennes d'Europe ont évoqué la nouvelle donne caucasienne
Peter Semneby, l'Envoyé Spécial de l'Union européenne dans le Sud-Caucase et Hilda Tchoboian, la présidente de la Fédération Euro-Arménienne, ont eu une entrevue le 24 septembre dernier – dans le cadre des consultations régulières entre l'ONG euro-arménienne et les institutions de l'Union (photo disponible).
Ils ont évoqué les récents bouleversements géopolitiques dans le Caucase et tout particulièrement les relations arméno-turques renouvelées ainsi que la situation des Arméniens de Géorgie.
Hilda Tchoboian et Peter Semneby ont réitéré leur souhait commun de voir s'établir enfin une coopération régionale normale dans le Sud Caucase – notamment suite à la crise géorgienne. La présidente de la Fédération Euro-Arménienne a néanmoins fait part de son scepticisme à Peter Semneby au sujet du projet turc de « plateforme caucasienne de stabilité et de coopération » : Jusqu'à présent la Turquie a surtout été un facteur de déstabilisation à travers son blocus de l'Arménie et sa politique partiale pro-azérie au sujet du conflit du Karabakh.
« Depuis le changement de rapport de forces au Caucase, la Turquie se propose de jouer un rôle nouveau d'intermédiaire entre l'Europe, la Russie et les Etats caucasiens » a déclaré Hilda Tchoboian. « Mais cette posture n'est pas réaliste : les déclarations récentes du Ministre turc des Affaires Etrangères dénote l'intention de faire payer cher à l'Arménie l'ouverture de la frontière, notamment en stoppant le processus de reconnaissances internationales du génocide des Arméniens » a-t-elle poursuivi.
La plupart des observateurs s'accordent à considérer que les bonnes intentions affichées par la Turquie envers l'Arménie s'inscrivent conjoncturellement dans la lutte entre islamistes et kémalistes et visent plus à sauvegarder ses intérêts propres qu'à réellement établir des relations normales avec Erevan.
A propos de la Géorgie, la présidente de la Fédération Euro-Arménienne a fait part à Peter Semneby des craintes exprimées par la minorité arménienne de ce pays.
« Il ne faudrait pas qu'après la défaite géorgienne en Ossétie du Sud, la frange nationaliste de la société et du pouvoir géorgiens considèrent les Arméniens comme des boucs émissaires » a expliqué Hilda Tchoboian. « A cet égard, il est nécessaire que la Géorgie respecte enfin les droits des populations minoritaires – et notamment ceux des Arméniens du Djavakhk – comme elle s'y est engagée auprès du Conseil de l'Europe. Il n'est pas réaliste de vouloir construire un Etat centralisé au XXIème siècle dans un pays aussi multiethnique que la Géorgie » a conclu la présidente de la Fédération Euro-Arménienne.
La Fédération considère que l'Union européenne est appelée en ce sens à jouer un rôle majeur de « confidence building ».
Les Arméniens constituent la principale minorité de Géorgie (environ 10% de la population), essentiellement localisée à Tbilissi et dans la région méridionale du Djavakhk. Depuis la chute de l'URSS, ils subissent à l'instar des autres minorités de ce pays une politique d'assimilation forcée et de discriminations (linguistique, administrative et religieuse), notamment par la « conversion » d'églises arméniennes en églises géorgiennes. Les Arméniens de Géorgie n'ont cependant pas de revendications irrédentistes mais demandent le respect de leurs droits collectifs et régionaux dans le cadre d'un Etat géorgien décentralisé.